Hipparion mediterraneum

CHAQUE SEMAINE UN FOSSILE

Chevauchée fantastique au Miocène

Par Bernard Riou, Mehdi Bennourine, le 23 mai 2017

L’œil du guide

Cet équidé de 8 millions d’années est particulièrement impressionnant et permet d’aborder de multiples thèmes avec nos visiteurs. Il est très utile car son espèce nous permet d’aborder beaucoup de facettes de l’évolution des êtres vivants, du climat, etc … mais également car cet individu particulier est très bien conservé avec des tissus et même un fœtus.

La présence du fœtus nous permet ainsi de comprendre de manière très concrète et imagée qu’il s’agit d’un adulte et que la taille des équidés augmente donc depuis plusieurs millions d’années. La proximité avec les chevaux actuels permet aux visiteurs, y compris aux plus petits, de deviner qu’il s’agit d’un cheval. A partir de cet instant, les enfants (de 7 à 77 ans) peuvent s’adonner au jeu des 7 différences et remarquer que l’animal a deux phalanges ou encore trois ongles à chaque patte !

Il n’est pas rare que nos visiteurs posent tout une flopée de questions sur cet animal, c’est généralement l’occasion d’aborder la notion de mutation génétique, d’évolution, etc…. Tant de sujets qui ne passionneraient surement pas autant les foules sans ce merveilleux équidé de 8 millions d’années.

Un peu de science ! (mais pas trop)

Le genre Hipparion a été nommé en 1832 par le chercheur français Jules De Christol. Le nom signifie « poney » en grec ancien et fait référence à la taille de l’animal. Bien entendu, c’est un faux ami car les poneys actuels ne sont pas les descendants d’une espèce différente de chevaux mais simplement des chevaux de la même espèce dont la taille est plus petite ! En fait, les chevaux et poneys sont le résultat de la sélection humaine voulue par les militaires au début du XVIIème siècle pour avoir des chevaux robustes et plus rapides.

La spécificité des Hipparions est d’être « tridactyles », c’est à dire que chaque patte possède trois doigts (sabots). Ils sont apparus au milieu du Miocène en Amérique du Nord et ont colonisé l’ensemble de l’Europe plutôt rapidement en passant par l’isthme de Béring. Cette colonisation rapide démontre un changement de climat progressif pour de vastes plaines à cette période.